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Faouzia Charfi : "L’islam politique ne reconnaît pas la pensée rationnelle"

posté le 26/03/18 par Rachel Mulot Mots-clés  réflexion / analyse  antifa 

A l’occasion de sa venue à Paris, la physicienne tunisienne Faouzia Charfi parle de la difficulté d’enseigner les sciences à des étudiants sous l’emprise de l’islam politique et suggère une éducation à l’esprit critique dès le plus jeune âge.

De passage à Paris, la physicienne tunisienne Faouzia Charfi participait à la table ronde "l’Esprit critique, un défi contemporain" organisée le 20 mars 2018 par l’Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle (Amcsti) et animée par Sciences et Avenir. L’occasion pour nous de l’interviewer (voir notre vidéo).

De culture musulmane, Faouzia Charfi explique s’être posée la question des liens entre l’Islam et la science, dès les années 1970 et 1980, alors qu’elle enseignait la physique à l’Université de Tunis. Elle a cherché à comprendre le rejet de ses étudiants face aux contenus scientifiques, qu’elle lie aujourd’hui à la diffusion de l’idéologie de l’islam politique, qui "ne reconnaît pas la pensée rationnelle".

Elle a consacré deux livres à ces questions sensibles, La science voilée (2013) et Sacrées questions pour un islam aujourd’hui (2018), tous deux publiés chez Odile Jacob. Elle raconte ici comment elle s’est mobilisée il y a deux ans sur les réseaux sociaux, avec d’autres universitaires, en découvrant qu’une étudiante de Sfax poursuivait une thèse pour démontrer que la Terre était plate et fixe et proposer "une nouvelle vision de la cinématique des objets conforme aux versets du Coran ". Soucieuse de l’éducation à l’esprit critique dès le plus jeune âge, la chercheuse appuie également le lancement d’un site de ressources, l’Atelier Médiation Critique, destiné aux médiateurs culturels, enseignants et enseignantes, journalistes et chercheurs et chercheuses, qui doivent faire face à la défiance de certains concitoyens et concitoyennes. "Il est essentiel d’apprendre comment parler de science, de culture et de croyance, dans un climat apaisé, assure-t-elle. "J’espère que les enseignants tunisiens s’empareront de cet outil et même l’enrichiront !"


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