Action non violente au siège de l’entreprise de construction Lareco Bornem : une cinquantaine de citoyens s’introduisent dans le bâtiment pour dénoncer la participation des entreprises à la construction de nouveaux centres fermés.

Ce mercredi 21 mars, le collectif « Peluches et barbelés » occupe le siège de l’entreprise de construction Lareco Bornem. Armé de ballon de baudruche, de crayons et de cordes à sauter, le groupe a rapidement investi tout l’espace du hall. Lareco s’est littéralement transformé… en centre fermé. Les gardiens improvisés du centre fermé maintiennent les enfants à l’intérieur et des barrières évoquant des fils barbelés ont été installées à l’entrée du bâtiment par ces gardiens d’un jour. Sur leur uniforme on peut lire : « Lareco Bornem - expert en enfermement ».

« Le gouvernement Michel et Théo Francken enfoncent toujours le clou sur la répression. Nous sommes là pour leur rappeler que nous n’acceptons pas leur politique. On n’enferme pas des enfants, ni des familles, ni des individus, sous prétexte qu’ils n’ont pas les bons papiers ! » explique Camille, membre du collectif Peluches et barbelés.
Le collectif dénonce la construction de l’unité familiale au centre fermé du 127 bis (Zaventem) visant à enfermer d’ici peu des familles et des enfants, et exprime plus largement son opposition à l’enfermement de toutes personnes migrantes uniquement à cause de leur statut de séjour.

Au mois de janvier 2018, un courrier cosigné par une quinzaine d’organisations francophones et néerlandophones avait été adressé à l’entreprise afin de lui demander de cesser sa collaboration dans ce projet qui bafoue les droits fondamentaux des familles étrangères privées illégitimement de liberté. Quelques semaines plus tard, plusieurs collectifs et organisations appelaient à agir massivement pour interpeller l’entreprise et exiger l’arrêt des travaux par une vidéo concluant par ces mots : « Le droit fondamental à la dignité et à la liberté prévaut toujours sur la liberté d’entreprendre. »
Par cette action, la volonté du collectif « Peluches et barbelés » est d’exprimer une opposition claire aux centres fermés et à tout enfermement de personnes migrantes.
« Nous demandons à Lareco Bornem de cesser immédiatement les travaux, et appelons tous les acteurs impliqués à ne plus coopérer dans l’exécution des décisions liberticides et inhumaines du gouvernement » résume une des activistes présentes.
Action d’autant plus symbolique que ce 21 mars est la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Voir la vidéo de l’action :
https://www.youtube.com/watch?v=P684FtGx3j4

crédit photos : ©Ikon Oklazt
crédit vidéo : ©Camzzi